Le Temps

Si vous y réfléchissez, le temps est partout : sur l'ordinateur en bas, à droite, sur le clocher des églises, sur vos montres-bracelet ou gousset, dans l'atmosphère... l'homme a réinventé le temps en lui donnant un nom et en lui trouvant une matérialisation. Cloche, gnomon, aiguille, électronique, bougie... les moyens de donner une temporalité au monde ne date pas d'hier. Voici un texte que vous pouvez retrouver sur mon site www.crealoramel.com au sujet de ce Grand Marathonien qu'est le temps :

Le matin, après le café et la clope, je cherche comment je vais tuer le temps violemment. Si je l’avais en face de moi, voilà ce que je lui dirais : « Tu es un sacré coureur, tu files, tu te dérobes, tu te figes aussi parfois… bref, tu me hantes et je veux te faire du mal en t’oubliant un peu. Car tu es partout : sur les téléphones, sur les ordinateurs, sur les églises, dans les grandes surfaces… on ne peut pas faire sans toi et moi, pourtant je tiens à t’oublier car tu es un véritable bourreau. Tu es aussi derrière moi, sur moi et devant moi. Tes tentacules m’embrassent mais je ne veux pas de toi dans ma vie. Les hommes ont voulu te mesurer très vite avec un gnomon, un cadran, une clepsydre, un sablier, une bougie, une horloge, une montre… quelles erreurs monumentales ! Quand l’homme cessera de te mesurer, il pourra penser à autre chose qu’à te courir après.  Mais le temps resterait silencieux face à mes propos accusateurs, car il existe avec ou sans moi. Le temps rend donc humble. Il est neuf heure dix-neuf et je ne sais toujours pas ce que je vais faire après avoir bavé sur ce Grand Marathonien. J’ai bien peur de ne pas savoir comment lui faire sa peau. Avec le temps va l’ennui, avec l’ennui va le vide, avec le vide va le manque, avec le manque va la peur, avec la peur va l’angoisse et avec l’angoisse va l’improductivité. Comment faire pour t’oublier, te snober, te faire un pied de nez, te jouer un tour de passe-passe… faire de toi un allié et non un tyran… ?